Maintenant plus d'excuses pour le coup classique du "Ouais mais bon, tu vois quoi, tu comprends, c que..." et ne pas prendre de news. L'ère du Blog sonne le glas de la désinformation institutionnelle (celle des chinois du FBI): maintenant où que tu te trouves sur la planète tu peux savoir ce dont il retourne: Les trépidantes journées de McJanus te sont contées avec fifres z'et tambourins! ;-)

jeudi, novembre 18, 2004

Interview Jean-Philippe Rapp

TSR

Jean-Philippe Rapp


  1. Comment, en qualité de quoi es-tu arrivé à la TSR. Après avoir fait science-po et lettres, il a rédigé un journal trilingue et c'est ainsi qu'il s'est fait repérer par la TSR pour une émission d'été.

  2. Comment as-tu connu Pierre-Alain? Quel rapport vous unissait (travail/amitié)? Au TJ midi ils se sont rencontrés. (Flou) il est rapidement devenu son bras droit. C'était un homme sûr, réflechi, droit.

  3. Dans quel secteur/département travaillait Pierre-Alain? Quel étage, quel bureau? Pas demandé.

  4. Qui était le directeur de la TSR de l'époque? Chenevière. Le chef d'antenne du TJ? Gaston Nicole.

  5. Avait-il d'autres proches collègues qui l'auraient bien connu? Nelly Thévenaz!

  6. Voyage au Tchad:

    1. Date du départ. Planification originale (étapes, retour) Pas posé.

    2. Qui allait la-bas. Noms et fonctions. Pellaud, et Vaucher.

    3. Quel était le but précis (reportage, images)? Pas posé.

    4. Quel était le circuit prévu, la destination? Pas posé.

    5. Pourquoi Pierre-Alain? Volontaires? Pierre-Alain tenait beaucoup à ce voyage. Le journalisme était pour lui comme une sorte de "mission sacrée".

    6. Qui était en charge de ce reportage? Pas posé

    7. Quelle était la motivation de Pierre-Alain? "Il ne faisait pas ce métier juste pour que vous ayez quelque chose à bouffer…", "vocation"

    8. Y'avait-il eu un précédent au Tchad? P-A ou un autre journaliste? Pas posé.

    9. Pierre-Alain avait-il été envoyé ailleurs par la TSR?

    10. L'accident? Quand? Où, comment, pourquoi? Qui conduisait? Circonstances particulières? Ne sait pas vraiment. Mieux de demander aux intéréssés.

    11. Etat des autres journalistes présents? Des accompagnants? Claude Pellaud a été le plus sérieusement blessé.

    12. Après l'accident? Comment s'est passé le retour? Anticipé? Reportage fini?

    13. Y'a-t-il des photos de ce voyage? A qui les demander?

    14. As-tu pris un souvenir là-bas? Quelqu'un d'autre?

    15. Comment as-tu perçu le journalisme après ça?

  7. Retour à Genève:

    1. L'annonce de la nouvelle, qui l'a faite? Comment?

    2. Y'a-t-il eu une sorte de "lettre de condoléances"

    3. Le reportage a-t-il été diffusé?

    4. Maman t'a-t-elle fait des reproches? A quelqu'un d'autre?

    5. Marek ou moi t'avons-nous parlé? Fais des reproches?

  8. L'enterrement:

    1. Qui était présent?

    2. Quelqu'un de la TSR a-t-il dit quelques mots?

    3. Y'a-t-il une trace qui subsiste (photos, discours)?

  9. Personnel:

    1. As-tu des souvenirs/anecdotes de Pierre-Alain? Souvenirs couchés sur papier?

    2. Serais-tu d'accord de les écrire, même de manière succincte?

    3. Si tu as des photos de vous, pourrais-je les emprunter quelques jours?

    4. De ce que tu as connu Pierre-Alain, comment pourrais-tu le décrire (sans tomber dans l'éloge)? Hobby, passion, sujet de prédilection…

    5. Subsiste-t-il aujourd'hui un souvenir de lui à la TSR? Et les jeunes journalistes? Quid du "Livre des 50 ans de la TSR"?

    6. Quelle influence cela a-t-il eu sur le reste de ton existence/ carrière?


Très tôt ans l'entretien Jean-Philippe a pris lui-même la parole pour continuer selon le fil de ses propres souvenirs. Mes questions n'ont plus été nécessaires mêmes si certaines restent à poser pour approfondir le sujet.


"Pierre-Alain tenait beaucoup à ce voyage. Après plusieurs tentatives refusées il avait beaucoup d'espoir pour celui-ci. Avant son départ il y a eu beaucoup de Au-revoir, anormalement beaucoup."

"On s'est téléphoné 2 ou 3 fois juste avant. Ton père avait l'air préoccuppé. Je lui ai demandé ce qu'il y avait et c'est là qu'il m'a dit que ta mère avait fait une fausse couche.

Je lui ai directement dit: Tu ne pars pas!

Il m'a dit non. "Non, c'est bon, nous en avons discuté, le voyage est maintenu."

Et là je me rappelle très bien des derniers mots que j'ai prononcé: Je m'occuperai de ta femme." Il ressort de l'esprit de JPR qu'à ce moment il y avait une sorte de présentiment.


Le 13 mars 1988 était un dimanche. "Je me rappelle être arrivé au bureau le lundi matin, j'ai trouvé Joelle Kunz en larmes. Elle m'a demandé de passer la voir dans son bureau. On recevait des télexs nous apprenant un accident avec blessés et un mort mais nous ne savions pas exactement qui était blessé et qui était mort. On a vraiment espéré que ce ne soit pas ton père."


"Les circonstances nous étaient inconnues on ne savait pas si c'était une attaque, un guet-apens, un accident."


"A midi la nouvelle n'était toujours pas confirmée et nous ne voulions pas que c soit diffusé avant que ta mère le sache. Nous avons donc fait l'émission normalement mais je gardais un œil sur les nouvelles et sur l'arrière de la caméra pour voir les derniers développements: il ne fallait pas que nous craquions."


"Après l'émission, nous sommes partis avec Guillaume Chenevière. Nous avons d'abord essayé de joindre Janek, mais nous n'y sommes pas arrivés. Vous étiez à l'école."


"Nous sommes arrivés chez toi, nous avons monté les escaliers et quand on a sonné et que ta mère a ouvert la porte: elle était contente de nous voir, je n'arrivais rien à dire. Je savais que je tenais le détonateur."


"Il y a eu un accident."


"Je ne me rappelle plus si vous étiez rentrés à la maison quand nous étions encore là, mais je crois que oui."


"Nous avons ensuite réussi à joindre Janek."


"Ta mère m'a demandé de m'occuper de tout, de l'ensemble des obsèques, de la cérémonie."

"Le soir au JT, nous avons fait l'annonce. J'ai personnellement fait le JT du soir et nous y avons annoncé la perte de ton papa." (cf: Cassette vidéo)


"Après l'annonce, le soir, je suis allé en ville faire ce que je ne fais jamais et ce que je n'ai jamais fais avec ton père: une tournée des bars. Pour moi c'était comme si je l'emmenais faire une dernière sortie."


"Peu après, Joëlle Kunz est partie au Tchad pour régler toutes les formalités, je l'y ai rejointe."


"L'enterrement a eu lieu un après-midi."


"Nous avons prononcé quelques mots à sa mémoire le TJ midi qui précédait."


"Nous avions fait venir un pianiste argentin, qui jouait très bien Chopin, puisque ta mère est polonaise…Il a joué avec la photo de ton papa sur le piano. A la fin de la cérémonie, quand je lui ai demandé si ca avait été il m'a répondu : J'ai tremblé jusqu'au couilles."


"C'est moi qui était en charge de prononcer quelques mots, de faire l'éloge. Je ne me rappelle plus du discours entier mais je me rappelle de ceci:

Nous, au TJ, nous avons un avantage sur vous autres à la TSR. Nous avons pu lui dire combien nous l'aimions avant son départ. "


"Ce que je te dis maintenant ca reste entre nous. Je me rappelle, une nuit, je ne sais plus exactement quand, je me suis réveillé en sursaut. J'ai alors appercu une forme blanche. Elle me disait "ma femme ne sait pas, ma femme ne sait pas"… + de précisions?

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