Maintenant plus d'excuses pour le coup classique du "Ouais mais bon, tu vois quoi, tu comprends, c que..." et ne pas prendre de news. L'ère du Blog sonne le glas de la désinformation institutionnelle (celle des chinois du FBI): maintenant où que tu te trouves sur la planète tu peux savoir ce dont il retourne: Les trépidantes journées de McJanus te sont contées avec fifres z'et tambourins! ;-)

lundi, novembre 26, 2007

Le souvenir d'une "famille" ...et celui de la Famille

Dans le livre de ma Vie, au prologue la suite fût inscrite.
Autant n'avais-je pas mon mot à dire, que déjà il n'y avait plus rien à faire.
Le sort de la famille était écrit. L'instant fugace comme au Sahara la pluie. Pour nous tous, ce serait les larmes du Tibesti.

Alors que cela fera bientôt 20 ans que cette page fût écrite, aujourd'hui, pour beaucoup le livre est déjà refermé. La "famille" à tôt fait d'oublier.

De télégramme en lettres de condoléances, d'hommage en belles lettres... aujourd'hui j'ai le sentiment que tout est resté lettre morte, justement.

Devant les constatations d'un souvenir "familial" qui flanche, d'une mémoire qui s'érode, je n'ai pu me résoudre au silence. Il fallait que je me manifeste au nom de la vraie Famille.

Moi aussi je me suis "armé" de ma plus belle plume, que j'ai lustrée pour l'occasion. J'ai écrit à la direction.

Le destin m'a ensuite fait voir coup sur coup plusieurs co-destinataires. Jean-Philippe, Mr. 'archand-de-Sable: tous deux de bienveillante allure, il semble que notre courrier familial trouve écho à la Tour-de-Voir.

(...)

Rendez-vous à 14h avec Mr. Dir-Aff-Gé, repoussé à 17h.

Alors que nous devions être les trois, on se retrouve finalement à deux à aller discuter d'une reconnaissance perdue, d'un homage légitime à nos yeux.

On y retrouve un homme "ayant travaillé avec", et pourtant, on discute posément, en termes stratégiques pour sa part, en termes familiaux et affectifs pour la nôtre. On est clairement dirigé vers une solution facile, "quelque chose de ponctuel, mais rien de pérenne".

On expose alors à nouveau notre démarche, on explique, on analyse un peu l'évolution, l'avenir qui se dessine...

Puis... Mr Diraffgé (aka l'affreux) se dévoile, révèle le visage de l'un de nouveaux patriarches de la "famille":
Pour le livre des 50 ans, est-ce que c'est normal ou pas? C'est finalement les deux: normal car on a privilegié le côté magazine, coloré, festif. Anormal, car... bon, quand même.
D'ailleurs je ne sais pas (~"si c'était à refaire"~) si je l'aurai mis?

Je demande: Mais vous, en tant que journaliste, vous vous attendiez à le voir?

L'affreux: J'ai été surpris de ne même pas voir une mention... pour introduire. Peut-être pas une page entière... mais je pensais à une mention, même détournée...
L'affreux rajoute: Est-ce que c'est vraiment l'histoire de la Tour-de-Voir? Ce n'est pas de l'histoire...

...Parce que finalement, c'est tout de même arrivé lors d'une affectation!

L'affreux: Oui mais... je veux dire... si on reprend les événements et qu'on les déplace à Nyon?! C'est finalement pas tant lié au métier de journaliste, c'est un risque de la vie. L'accident... vous savez j'ai aussi voyagé et j'ai parfois eu très peur avec les chauffeurs locaux...

Moi: Je comprends (MmmMMmmh! Zazen!)... mais les circonstances sont tout de même assez particulières, on parle d'un pays sorti d'une guerre, toujours troublé, du désert... et ce n'est pas lui qui conduisait tout de même!

L'affreux (qui s'entête quelque peu): Il s'agissait bien d'un accident pendant son travail, mais pas de travail. (...) Bon, je vais prendre un exemple. Il y a cette image d'un journaliste à Budapest (?), qui prend un enfant dans ses bras et qui juste après se fait tirer dessus... Ca c'est fort, "~ca c'est de l'histoire du journalisme~".

Moi: Je suis d'accord avec vous, c'est une situation différente car on parle d'une scène de guerre à proprement parler, d'une image finalement télégénique, esthéthique. On parle de quelque chose qui est fort visuellement parlant. Mais MOI je vous parle d'une autre situation, d'un pays d'Afrique, d'une situation pas moins dramatique! Ca veut dire que cet accident n'est en RIEN lié à son métier de journaliste et à son affectation à ce moment? Voyager sur une piste au milieu des dunes du Tchad ce n'est pas pratiquer son métier?!

...et puis, attendez, parce que la je vous parle du cas le plus dramatique, mais il y a aussi eu plusieurs blessés ce jour-là!

L'affreux: ...C'est vrai qu'on en a aussi eu d'autres abîmés...

On discute alors de choses plus politiques, plus pragmatiques. Ne cherchons plus à échanger nos points de vues, parlons d'un avenir possible, d'une possible aumône arrachée de haute-lutte!

Moi: Nous nous sommes consultés à l'échelon familial et nous aurions souhaité deux choses principales: premièrement, qu'une plaque soit posée à sa mémoire dans un studio, un centre de presse, de formation des jeunes journalistes, ... Deuxièmement, nous aurions apprécié qu'un bref sujet soit diffusé à sa mémoire et pour honorer les deux autres blessés appartenant à la Tour-de-Voir, ce jour-là.

L'affreux: Alors pour ce qui est de la plaque... ce devra être une décision de principe. Nous la prendrons en Con(seil) de Direction, nous y sommes onze. Nous la prendrons d'ici la fin de l'année. Alors il faut vous dire que ce sera une décision de principe... c'est à dire que nous appliquerons la même décision pour tous les cas similaires.
[En biaisant, louvoyant et au final peu clair]
Ce qui me fait peur c'est de créer un précédent, qu'après, toutes les familles des anciens directeurs morts dans leurs lits voudront avoir une plaque. En plus la politique de la maison c'est de ne pas donner de nom aux studios. On les appelle "studio 1", "studio 2"...

Moi: Mais si c'est cela, nous nous ne demandons pas un baptême officiel, qui suppose de grands changement organisationnels. Même une appellation informelle, mais quelque chose qui reste et qui donnerait aux gens intéressés la piste pour en savoir plus. Juste une plaque, un nom, quelques mots.
Et puis, c'est déjà le cas pour la salle au sous-sol de l'entrée, non? Il y a une plaque, un nom?

L'affreux: Oui... hi hi... c'est mal fait, il s'appelle "Suter" (=sous-terre)

Moi: Ah ah (que c'est drôle) [je fais relever le trait d'esprit à Tchim alors que je ris jaune]. Toutefois, ce que je veux dire c'est que cela a déjà été fait une fois.

L'affreux: Ce n'est pas tout à fait pareil... là ce sont les employés qui ont dû élir une personnalité de leur choix. La condition c'est bien sûr que cette personne devait être décédée, ... Et puis ce monsieur Suter est un cinéaste suisse. Si on le fait pour vous, je crains qu'ensuite tout le monde veuille sa plaque.

Tchim: ... Attendez, si c'était votre femme qui était partie, vous laissant avec vos deux enfants? Vous ne chercheriez pas une petite reconnaissance, 20 ans après?
Si il y avait... mettons... 5 journalistes tous les ans, qui disparaissaient, je peux comprendre... Mais là je vous parle d'un seul en 20 ans!!!

(...)

Parmi les dernières paroles prononcées lors de notre entretien, j'ai noté celles-ci.

...Je ne suis pas choqué de votre démarche...
(2x)

Je les ai notées car j'ai eu de la peine à réaliser qu'elles avaient bel et bien été prononcées par un homme qui l'avait connu, côtoyé et "travaillé avec". Ils ont bien changé, tous. Ceux dont on me disait hier qu'ils cherchaient à changer le monde semblent aujourd'hui rechigner à accorder un hommage à leur "frère". Leur "famille" aura-t-elle finalement aussi triste allure?


: pas 5 chaque année... 1 en 20 ans...

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Que dire sinon que c'est vraiment des encules...Je te soutiens et ta famille mon grand c'est pas grand chose mais ca vient d'un pote et si t'as besoin de quelque chose (une promenade une soiree a picoler ce que tu veux) hesite pas a appeler le barbu...

tout de bon

12:07 PM

 
Blogger McJanus said...

Merki!
J'ai fini de demander des faveurs: dans cette histoire je cherche maintenant des résultats! Je suis surtout content car ca m'a prouvé que j'ai fait beaucoup de chemin...
Mais la proposition est toujours bienvenue, merki!

3:33 PM

 
Anonymous Anonyme said...

Il s'y est assez mal pris le mec, à se justifier dans tous les sens en essayant de montrer en quoi la situation pourrait être différente d'autres, etc. Il ne s'agit pas de comparer des situations, qui sont toutes différentes. Soit ils font, soit ils n'entendent pas honnorer de cette manière (ont-ils une pratique prédéfinie?). Quoi qu'il en soit, il prend note de la proposition et y répond avec le respect qu'on est en droit d'attendre dans la situation.
Quoi qu'il en soit encore, GV image et écriture (tiens, tiens, et le son?) en plein développement, est un hommage vivant qui dépasse de loin en signification toute forme de souvenir manifestable par une institution!

8:47 PM

 

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