Au jour le jour...

Au jeu de la description chinoise, si j'étais un végétal, je serai un roseau-hybride: tant capable de plier gracilement sous le vent que d'être la pire des têtes-de-mules-obstinées qui soit.

Bien sûr, et encore une fois, je balance une phrase à la signification cabalistique encore mal définie... qui évoque sans dire, qui suggère sans clarifier... Mais c'est tout mwa!

Donc voila... plusieurs jours (à nouveau) que je voulais écrire quelques mots... et puis l'exercice est toujours reporté: trop tard, pas assez de temps, dans 5 minutes, juste après, pas tout de suite... bref, au final des semaines s'écoulent et rien ne se construit dans cette aventure épistolaire avec moi-même (et vous peut-être) que constitue mon bloOog.

Les raisons sont nombreuses pour cela. Certaines sont réelles, et d'autres sont de séants arrangements entre moi-même et ma conscience. N'empêche. J'avais déjà dit combien la perspective de me faire "tracker" online commencait à me gêner... Et bien cela n'a pas changé bien au contraire. J'ai d'ailleurs profité pour éradiquer les mentions de mon nom que j'avais pu laisser trainer ca ou là...et je continue l'effort (je vais aussi supprimer certains autres épisodes et noms trop explicites). Je veux bien me raconter à certains, mais j'ai pas non plus envie que la terre entière et les éventuels contacts de biz' puissent me lire en long en large et en travers me raconter par tracas, bonheurs z'et joies. Alors... chuuUUuut!

D'autre part, raison supplémentaire pour une absence somme toute justifiée, il me revient que mon vocabulaire monomaniaque de ces derniers temps commencerait à ennuyer quelques lecteurs et/ou quelques personnes à qui j'ai l'avantage de pouvoir expliquer cela en vrai, face-à-face. Alors ben... euuuuh... j'avais déjà fait tout un speech à ce sujet, et j'ai eu l'occasion d'en parler aussi à qui me l'a demandé... Mais en gros, je suis désolé que mes amis s'ennuyent de ce qui me fait vibrer, de ce qui met une étincelle dans mes yeux, de ce avec quoi je me couche le soir et qui me réveille le matin. Je suis désolé d'avoir un Grand-Projet et d'y croire... mais c'est ainsi et ce n'est pas près de changer.

Je suis comme un junkie! On a des semaines dans lesquelles j'ai l'impression de réaliser tellement, d'avancer vraiment... et puis il y en a d'autres, juste normales, durant lesquelles je suis tout désespéré, l'impression que rien ne bouge et qu'on s'est attaqué à un projet trop gros pour nous... Il faut donc sans cesse que je gère ces deux flux émotionnels réellement très puissants: d'un côté une joie euphorique, de l'autre une stagnation-apathique-limite-flippante. J'ai vraiment investi tout mon moi dans notre GV-bien-aimé alors forcément je m'identifie de très près à notre devenir professionnel. J'ai juré que nous en ferions quelque chose de gros... j'ai menti! On en fera juste quelque chose d'énoOOOorme!

Finalement, pour conclure ma diatribe bi-mensuelle, nous avons vécu il y a quelques jours à peine la fête de Yom Kippour, le "Grand Pardon". A cette occasion j'ai pu constater combien j'avais pu me distancier de tout mon "moi-spirituel", de ma foi personnelle. Je ne médite plus comme j'avais habitude de le faire. Je suis devenu un individu extrêmement terre-à-terre, sans plus guère de fibre spiritualo-religieuse. Quel dommage... C'est sans doute comme beaucoup d'autres choses: j'ai changé. Dans mon cas cela se traduit par un ancrage dans le réel très important, notamment dû à la GV-attitude, et un refus semi-inconscient de se remettre dans les choses du coeur et de l'esprit. Cela s'est fait de manière imperceptible, insidieuse et lorsque l'on s'en rend compte... ca fait "Waow!"... une surprise mi-hébétée mi-fataliste. Je ne l'avais pas vu venir, ni s'installer... mais je suis décidé à ne pas laisser cette mentalité dénuée de tout fondement spirituel s'installer. Avec un peu de résolution, du courage et une certaine positive attitude, rien n'est perdu!

Alors la leçon est là: le roseau plie, mais ne se rompt pas!