Maintenant plus d'excuses pour le coup classique du "Ouais mais bon, tu vois quoi, tu comprends, c que..." et ne pas prendre de news. L'ère du Blog sonne le glas de la désinformation institutionnelle (celle des chinois du FBI): maintenant où que tu te trouves sur la planète tu peux savoir ce dont il retourne: Les trépidantes journées de McJanus te sont contées avec fifres z'et tambourins! ;-)

dimanche, février 08, 2009

A la conquete du nouveau-monde

4h30 ou 10h30 (tout est affaire de point de vue)

J'ai été pris en traitre au saut du lit! Non seulement c'est l'hôtesse qui m'avait troublée (et qui de surcroit s'intéressait à mon matos 360°) mais en plus elle m'a attrapé au réveil... en fait c'est même elle la cause du réveil... Alors j'ai eu à peine le temps de m'enlever ma couverture du visage, d'ouvrir mes yeux-qui-piquent et j'ai été soumis à la question: «Seafood or eggs ». Je lui ai demandé de répéter... elle a un peu rigolé en voyant ma tronche, puis elle l'a fait. J'étais pas sûr de comprendre... et c'est à ce moment là que j'ai commis l'erreur, ZE mistake!

J'ai dit: «please give me what you would choose for yourself ». Du coup elle m'a donné le plat avec la couverture bleue... Lorsque j'ai soulevé le couvercle en alu, j'me suis retrouvé nez-à-nez avec un plat de gelée/bouillie, dans lequel flottait une crevette géante et une coquille saint-jacques!
Loin de moi l'idée de faire le difficile, mais tout de même, je dois bien avouer que pour un p'tit déj' ca fait une drôle d'impression! Bienvenue en Asie ;)

15:12>

Plus de 20 heures de voyage ca paraît long... surtout en passant 3 heures à errer dans l'aéroport de HongKong, sans but particulier et avec une fatigue cumulée plutôt importante!

Alors, tel l'enfoiré d'occidental, je craque pour un Burger King... mais je l'explique aisément: je n'ai pas changé tant d'argent que je puisse me payer le luxe d'une bouffe asiat' à l'aéroport, mais aussi parce que je n'ai pas changé de mentalité... alors on ne me verra jamais me payer des nouilles ou du riz à plus de 10$! C'est plus la Suisse, non mais ;)

Alors voilà, pour ne pas changer une habitude qui gagne (à être connue surtout), je suis posé et j'observe les gens qui passent. Je remarque qu'ici je pense pouvoir identifier tous les styles d'asiatiques:
1) le japonais fashion / trendy: coupe mulet, pantalon serré, lunettes fumées...
2) le coréen coincé (et de toute évidence stressé aussi): lunettes carrées, coupe courte sur l'arrière et légérement plus longue sur le dessus, chemise blanche et pantalon sombre.
3) le « nouveau jeune » asiatique: il est d'un format différent de ses pairs (=plus grand), il fait visiblement du sport parce qu'il à la carrure athlétique (et tient visiblement à ce que ca se voie), il porte du Abercrombie et un sac en bandoulière.
4) le fonctionnaire-de-quelque-chose-mais-de-quoi-aucune-idée: il a des badges de partout avec sa photo (minimum requis est de deux), il porte un uniforme (enfin, une chemise blanche avec des badges dessus), parfois même un képi, il a parfois des lunettes de soleil et il déambule en zieutant un peu tout le monde...
5) le groupe de filles: bon ca je crois que c'est assez international: elles marchent toutes ensemble en se tenant par le bras, et se parlant à 20cm du visage les unes des autres et évidemment, elles rigolent sans arrêt. Je me demande bien si c'est qu'elles disent des choses vraiment tordantes où si elles sont génétiquement programmées ainsi de par le monde?!

Ok ok, j'en ai sans doute oublié... mais je vous l'ai dit, chuis fatigué, alors faut pas non plus me demander de faire un recensement complet et exhaustif basé sur de stricts critères anthropologiques ;)

18h45:
Roll baby roll! L'avion touche la piste... techniquement je suis au Vietnam!

19h02:
Je passe la carlingue, touche du pied le couloir de l'aéroport: ca y'est, (formellement) je suis arrivé au Vietnam!

Pratiquement, il me reste encore à faire la queue des admissions, avec formalités idoines, mais bon... c'est affaire d'une demi-heure!

Je tente ensuite la récupération de mon sac à dos, mais je dois pour cela attendre que celui-ci soit disponible... et visiblement ce n'est la priorité de personne de le mettre sur le tapis roulant... donc je patiente une demi-heure supplémentaire en guettant les lanières de plastique et le moment ou je le verrai apparaître. Au bout d'un moment, je fini par tellement m'embêter que je décide de sortir le matos et de faire quelques images à 360° pour passer le temps! Dans l'aéroport, je sais que c'est un peu risqué, parce qu'on sait jamais si ils sont tatillons ou non... mais je mise, et je gagne! Doublement même, puisque le temps de faire ma p'tite affaire et je vois dans l'écran mon sac sortir! Reste plus qu'à tout ranger en quatrième vitesse, embarquer ledit sac et me diriger vers le «custom clearance » (en anglais sur le panneau).

En sortant de l'aéroport, premièrement c'est la boufée d'air chaud et typiquement seco-humide à la vietnamienne ;) Si ca se trouve d'ailleurs, l'humidité, elle vient tout simplement du fait que je commence à transpirer... et que c'est maintenant parti pour durer un mois non-stop. Ca y'est, réellement je suis au Vietnam ;)

...la seconde chose que je remarque c'est le désintérêt total que l'on m'accorde... au début du moins. Je me dirige sur la droite pour essayer de prendre le bus. J'arrive jusqu'à l'arrêt lorsqu'un type vient et me dit «Tassi, sir? », ce à quoi je réponds dans mon Vietnamien le plus appliqué: « Xin chao! Khong, thoi xe bus », ce qui pour moi en tout cas veut tres clairement dire « bonjour, non, moi je prends le bus »... mais visiblement c'est pas limpide pour tout le monde...

J'apprends que les bus finissent le service à 18h, ce qui me semble louche... mais au bout de 15 minutes à patienter sans le moindre bus à l'horizon, je me résigne à prendre un «Tassi ». Alors j'ai droit aux propositions des uns et des autres, mais vu que je sais + ou – le prix, et qu'eux sont à plus du double, il me disent (avec beaucoup de gentillesse d'ailleurs) d'aller voir plus loin, pendant qu'eux guettent un business plus lucratif ;)

Pour la p'tite histoire, malgré toute mon assurance de vétéran, je me suis bien fait gruger je crois! J'ai eu beau prendre un «tassi-meter », au final j'ai raqué comme un salaud et je pense que je me suis bien fait balader! Mais bon... faut apprendre encore et toujours et ne pas croire en sa toute-puissance!

D'ailleurs j'ai commencé à nourrir de plus en plus de doutes sur mon plan quand je suis enfin arrivé à Co Bac street, numéro 171, dans la petite allée où j'avais l'habitude d'aller les fois précédentes. En effet, cette fois-ci, quand j'ai sonné à la porte de ma première option (au fond à droite), j'ai eu droit à un «full », alors en me retournant pour la porte du fond à gauche je pensais avoir plus de succès. Que nenni: «Full. No room!». Mal parti!
Troisième choix, toujours dans la même ruelle sombre, mais là c'est un expatrié qui me dit «Sorry, full ». Au vu de son accent on a vite switché en francais et il m'a expliqué qu'avec le Têt il a beaucoup de monde et qu'en plus ici c'est devenu un repère d'expatriés qui sont «ici des mois» parce que «c'est bien plus calme que là-bas».

N'empêche il a bien fallu s'y résoudre à aller «là-bas », c'est à dire dans le « quartier routard ». Mais même... ca veut pas dire que j'ai trouvé une chambre direct!

J'ai encore galéré en demandant dans 5 ou 6 hôtels... mais soit il n'y avait rien soit c'était des chambres de barons pour «faire péter grave », comme on dit chez les insiders du budget-travel ;)

Finalement, c'est chez «Kim», que j'ai flairé la bonne affaire! Il y avait la mère et son fils, et ils se sont montrés plutôt sympas... le prix des chambres moins... mais en leur donnant mon budget, ils ont pensé à me proposer une chambre: elle est au dernier étage, le quatrième (à monter à pattes, bien évidemment), là où semble justement vivre la famille! La chambre est plutôt pas mal, même si les toilettes et la douche sont à l'extérieur, et même si il faut se farcir la chaleur en se donnant l'illusion du frais avec le ventilateur ;)

Après avoir réglé ce premier défi, je me suis posé une minute, j'ai préparé quelques affaires, puis je me suis dirigé vers le marché Benh Thanh pour aller manger mon premier repas. Aussi incroyable que cela m'aie paru à moi-même, je n'avais jamais pensé à ce que je voulais manger pour mon PREMIER REPAS... Vrai de vrai! Donc j'ai laissé le destin m'indiquer la voie. Comme un pigeon, je me suis installé au premier stand duquel quelqu'un m'ait hélé, puis j'ai choisi ce que bon me semblait: des nems à la huitaine et un riz sauté au poulet. Le tout arrosé d'un délicieux jus de canne à sucre! Mmmmmmh.

Ensuite, je suis rentré tout fatigué jusqu'à l'hôtel à pied depuis le marché. Là j'ai demandé les clefs, je suis monté puis j'ai constaté que OUI j'étais vraiment fatigué mais que non, ce n'était pas un rêve et que OUI j'allais pour de vrai m'endormir ici, au Vietnam.