Maintenant plus d'excuses pour le coup classique du "Ouais mais bon, tu vois quoi, tu comprends, c que..." et ne pas prendre de news. L'ère du Blog sonne le glas de la désinformation institutionnelle (celle des chinois du FBI): maintenant où que tu te trouves sur la planète tu peux savoir ce dont il retourne: Les trépidantes journées de McJanus te sont contées avec fifres z'et tambourins! ;-)

dimanche, août 09, 2009

Zouzou a vecu

Dimanche 9 août 2009


Epitaphe à Arielle, Scoubi, Gzzz, Maow, Pouët, Virgule, Zouzou
Membre de la Famille depuis 1994


Que dire et par où commencer? C'est le cœur ébranlé et l'esprit encore frais de ce triste événement que je me résout à écrire. C'est mon moyen de lui rendre l'hommage qui lui est dû: pour écrire ce que j'ai ressenti depuis notre rencontre, mettre en mots notre relation si particulière.

Voilà 15 ans qu'elle était entrée dans notre famille. 15 ans qu'elle avait pu partager nos joies et nos moments de fêtes... et tout le reste aussi lorsque cela arrivait. Elle était ma confidente, mon amour et un constant sujet de mon attention. Pour chacun des autres membres de notre famille, Zouzou faisait partie du clan: une sorte de tigre que nous seuls aurions réussi à dompter et qui nous aurait donné son amour sans condition.

Après avoir accompagné nos vies durant plus de 15 ans elle en avait vu des choses, entendues des histoires. Elle savait tout de nous et chacun aimait à la considérer comme un membre de la famille. Elle mangeait en même temps que nous, parfois même avec nous. Nourrie à la becquée de temps à autres, récupérant les reliques des festins, voire le festin tout entier.

Miraculée elle l'avait été aussi. Il y a de cela deux ans et demi elle avait perdu énormément de poids. A l'hiver de l'an finissant, elle passait de Ventripocat à une version "light": un premier coup de stress à la santé, mais heureusement surmonté. A l'époque il m'avait été conseillé de "ne pas renoncer". J'avais suivi le conseil, Zouzou de même, et quelques semaines après c'était une deuxième jeunesse. Heureux nous étions comme au premier jour.

Mais les années passent vite et elle apportent du changement. Zouzou avait gardé sa silhouette "fine pour l'été" durant quelques temps, passant l'été, puis l'hiver qui suivi. Jusqu'à cet été. Alors que son régime composé de boîtes et autres délicatesses lorsque nous en avions l'opportunité se poursuivait à un rythme effrené, c'est malheureusement sans prise de poids qu'elle alignait les conserves. Toujours fine et de plus en plus, presque imperceptiblement à ce niveau-là.

...

Récemment nous avons tous pris des directions nous emmenant loin du nid familial originel pour quelques jours ou quelques semaines. J'avais craint, au moment du départ, que ce ne soit la dernière fois. Un souci majeur pour moi.

J'ai eu l'occasion de penser maintes fois à elle durant mon déplacement de ces derniers jours à travers Suisse. Je la voyais dans des arbres le soir, je l'imaginais souvent essayant "de me connecter".

Vendredi j'étais revenu. Un souci d'ordi mais un plaisir miaulant à retrouver Zouzou. Nous avons passé du temps ensemble. Elle était toute mince et visiblement peu assurée sur ses pattes, mais l'oeil toujours maowlicieux.

...

Je me rappelle de ses yeux hier soir, lorsque je suis parti. Elle était là, dans l'entrée, couchée. Elle regardait fixement vers la porte. Je suis sorti et je suis rentré trois fois. Je lui ai dit "bisou"... puis je suis revenu: "On ne dit pas bisou, on fait bisou".

Comme si j'avais su ou si j'avais eu un pressentiment. J'ai tardé à partir, j'étais bien avec elle, vraiment. Déjà la veille j'avais passé près d'une heure et demie à rester avec elle à la cuisine alors qu'elle tournait autour de sa bouffe et/ou en mangeait quelques bouchées. Sa surprise d'hier ca avait été un paquet tout neuf de jambon cotta, accompagné de quelques lampées de lait, pour l'équilibre.

N'empêche que le soir quand je suis parti, malgré tous ces moments récemment partagés, j'ai senti que quelque chose n'était pas exactement tout comme d'habitude. Impossible à décrire.

Je suis revenu plusieurs fois, je l'ai caressée encore un peu, puis je lui ai fait un bisou et je lui ai dit combien je l'aimais fort fort fort.

...

Lorsque je suis revenu cet après-midi, Zouzou était allongée dans le salon, vers la fenêtre. J'ai immédiatement, dès que j'ai passé le seuil de la porte, soupconné quelque chose. Quoi je ne savais pas encore, mais je trouvais ce calme là plutôt lourd.

J'ai cherché rapidement la zone classique du salon, puis dans le couloir et la salle de bains. Rien. Je suis revenu au salon, décidément troublé. Je l'ai vue. Elle était couchée, la tête en extension et les pattes moulinant parfois dans le vide alors que parfois elle expirait avec force et haletait constamment. Je me suis de suite couché auprès d'elle en la caressant et lui parlant.

Presque immédiatement j'ai compris que c'était là une situation grave. Pas de ces agitations de sommeil comme elle en avait déjà eues maintes fois. Non, cette fois-ci ce serait différent, à moins que.

De suite j'ai été chercher le téléphone pour appeler Marek et Tchim. Ils devaient le savoir et en famille nous devions être en cet ultime instant. Lorsque je parlais avec l'un ou l'autre parfois Zouzou se manifestait, comme si elle savait, comme si elle ressentait notre union autour d'elle en cette heure.

Elle s'est ensuite calmé. J'ai espéré, d'un espoir fou, certes, mais de celui emprunt d'amour vrai, qui ne peut se résoudre à abandonner. Nous sommes restés les deux ainsi un certain temps.

Puis ses expirations ont recommencé, on sentait la gêne de plus en plus forte. Une fois toutes les trente secondes elle allait expirer bruyamment. Puis elle s'est recroquevillée en position foetale dans un effort qui m'a glacé. Elle a accompagné cela de plusieurs miaulements faibles mais dont l'intonation et l'intensité malgré tout me faisait froid dans le dos et m'ont brisé le coeur littéralement. J'ai alors compris que ces minutes-là seraient décisives.

Je n'ai pu me résoudre à la laisser partir sans tenter une dernière action, désuète mais nécessaire, en appelant l'urgence vétérinaire. Au téléphone, après une brève explication de la situation, la vétérinaire semblait bien peu optimiste. Lucide je l'étais devenu aussi, il s'agissait maintenant de savoir quelle suite donner à ces souffrances ainsi exprimées de plus en plus cruellement.

A peine le téléphone raccroché j'appelais Marek pour lui dire que c'était désormais les ultimes instants, que lorsqu'il viendrait nous irions chez le vétérinaire avec Zouzou. Quoi faire d'autre de toute manière.

J'ai prié, j'ai espéré, j'ai cru et entretenu l'espoir.

Zouzou suffoquait de plus en plus maintenant, elle avait la langue pendue et bavait abondamment. Je la nettoyait à chaque instant pour qu'elle soit le moins gênée possible et sente ma présence. Je lui au fait un tas de bisous et de caresses encore, le temps qu'il nous restait.

Zouzou à miaulé une fois encore, puis tout son corps s'est tendu, des pattes arrières aux pattes avant. Elle avait la bouche à demi-ouverte et les yeux grands ouverts, dirigés vers le vide, le coin de la pièce.

Je l'ai caressé encore une fois, je lui tenais les pattes, qu'elle touche encore une fois ma main. Elle s'est détendue alors, de tout son corps.

Zouzou avait vécu. Elle s'en allait désormais loin de ce monde, au paradis des chats ou tous vivent heureux.

Je t'ai aimé vraiment et je t'aimerai toujours pareillement.

1 Comments:

Blogger Njord said...

yep pensee pour toi mec. Ces moments la sont jamais facile, ma chienne est partie y a peu aussi et ca fait toujours mal. Gros poutoux

12:13 PM

 

Enregistrer un commentaire

<< Home