13 mars, valise et évolutions de mon "moi"...
J'ai souvent l'impression, ces derniers temps, de faire des pas décisifs dans ma Vie.
D'abord le fait d'avoir initié ma recherche, puis le fait d'en parler librement avec ses anciens collègues, enfin celui d'avoir publié cet article.
Dimanche 13 mars a été un jour de plus qui me fait me faire cette réflexion.
En effet, ce jour-là je célébrais le 17ème anniversaire du départ de mon papa. Après la publication de l'article j'ai donc appelé une partie de la famille Donnier pour leur signaler sa parution. J'ai ainsi réussi à joindre Jean, Clairette, Agnès et Bob, Janek et Viviane. Avec chacun d'eux j'ai eu un brin de discussion. Tous semblaient heureux de savoir cet article publié.
Ensuite j'ai été, en courant, au cimetière. Là je me suis assis en face de lui. J'ai médité tout d'abord puis j'ai pris l'article. Je le lui ai lu à voix haute.
Lui parler à voix haute est quelque chose que je n'avais quasiment jamais faite avant. Tout se passait dans ma tête. Je pense qu'on peut établir un parralèle entre l'acception et le volume de nos discussions.
Je pense que de là-haut, d'ici, il est fier de ce travail-là. Il doit être content aussi de voir combien je considère désormais sereinement sa disparition.
A midi nous avons invité Marek à manger à la maison. C'était un repas gai et très sympathique. Nous avons peu discuté de Papa. Ensuite, l'après-midi nous avons travaillé pour mettre un terme au projet Bonnappetit.ch.
Enfin, dès son départ j'ai été, avec Cl*ire, chercher à la cave les affaires lui ayant appartenu, l'ayant accompagné pour son dernier voyage. Cela comprenait: une valise en cuir brune, une sacoche en cuir noire/brune, une valise d'enregistrement sonore et enfin un dossier dans lequel semblent être reroupés divers papiers importants. Par papiers importants j'entends ses articles bien sûr mais aussi sa carte de presse de la Suisse et d'autres "carnets de bord" retraçant ses voyages en Amérique du sud. J'ai parcouru tous les papiers. J'ai lu beaucoup de tout ce qu'il y avait; c'était très intéressant.
J'y ai découvert que mon Papa était un homme très croyant… Qu'il avait fait son collège à Engelberg. J'y ai vu sa lettre de remerciement d'I3M lorsqu'il est parti, rédigée et signée par un (rigolo) directeur. J'y ai rapidement parcouru ses carnets. J'ai constaté de mes yeux qu'il avait fait une riche scolarité, qui, même si elle ne semblait pas regorger de 6 à tous les étages ne l'a pas moins amené la où il est allé. Son collège et son université me sont désormais connus.
Bref. En un mot la découverte de ce fichier était pour le moins riche et très intéressante.
La suite (la valise et la sacoche) à été différente.
A ce moment, j'avais raccompagné Cl*ire chez elle. David était passé un moment à la maison. Vers les 23h30 je me suis décidé à lever le voile d'un mystère vieux de 17 ans. Que pouvait-il donc bien y avoir dans ces valises?
Je n'ai pas souvenir d'avoir vraiment voulu les ouvrir précedemment…d'ailleurs je ne suis pas sûr d'avoir jamais entendu parler de ces valises avant tout récemment.
Je me suis dit que pour faire les choses bien, pour exorciser ma peur et mon émotion: rien de tel que de soigner le mal par le mal.
J'ai été chercher ma caméra. Je l'ai installée au dessus de la télévision. J'ai pris une photo de Bozco+Ursula+Maman+Papa+Marek+Moi et une photo de Papa tout seul. Je les ai regardées et me suis dit qu'il était temps.
J'ai commencé l'enregistrement et j'ai présenté ma famille. J'ai présenté mon Papa et j'ai expliqué quelles étaient ces valises. Je me suis mis face à la caméra et j'ai ouvert les valises.
Je ne fais pas ici l'explication complète de ce processus. Tout est sur bande.
Je suis cependant encore relativement surpris de l'étonnante facilité avec laquelle j'ai fait cela. Après un premier instant très dur, lorsque j'ai soulevé le couvercle… Après, ça a bien été.
Dans ces valises, rien d'autre que des habits et du nécessaire de toilette. Je n'ai pas tout sorti pour voir exactement l'ensemble du tout, mais il me semble que les valises ne contiennent que le strict nécessaire.
Je pense que le fait d'avoir fait tomber cette barrière-ci m'a permi de franchir un nouveau pas. Désormais j'ai pu retrouver un peu de ce désert qui m'a pris mon Papa. Je l'ai, pour ainsi dire, vu.
A ce propose je mûris depuis quelques temps déjà un projet. Je me demande dans quelle mesure il serait possible d'aller en Afrique équiper des villages de LEDs. Ces petites diodes, alimentées par capteurs solaires seraient parfaites pour éclairer même des villages entiers… C'est un projet qu'il faut encore que je mûrisse un moment. Mais un jour je souhaiterais le réaliser.
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